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Devray’s Grand Hotel est une fiction se déroulant à New York à la fin des années folles et centrée sur les événements s’étant produits au sein d’un palace inventé : le Devray’s Grand Hotel.

Repaire absolu des hautes sphères new-yorkaises et reconnu à l’unanimité pour la grandiose excentricité de ses soirées de gala, le Devray’s Grand Hotel fait également beaucoup parler de lui grâce à son propriétaire : Monsieur Devray, collectionneur illustre et maître d’hôtel atypique. À ces qualificatifs s’ajoutent celui de bienfaiteur - un père au cœur énorme - en effet, tout le monde sait qu’il y a quelques années de cela, Monsieur Devray s’en est allé adopter cinq enfants aux quatre coins du globe ; s’est ainsi forgé sa propre famille, parfaite originale.

Les invitations à festoyer sublimes aux Grand Hotel s’arrachent à son âge d’or. Seulement ils sont peu à se douter de ce qui s’y déroule en coulisse - encore moins à participer au sordide qui s’y orchestre, tapis dans l’ombre des envers du décor.



Devray’s Grand Hotel est à concevoir comme une rétro-enquête, dont la résolution s’effectue en fouillant parmi ses archives et les chroniques à son sujet, disponibles sur la toile. Les sites racontant l’établissement et son histoire - au fond factice - ont la même forme que ceux considérés véridiques par les internautes : pages wikipédia et articles de presse, laissant graduellement place à des informations plus officieuses sur des forums et des blogs traitant du lieu mythique.

La démarche de disperser la trame à droite à gauche du Web permet de piquer la curiosité du public, l’encourage à gratter le vernis pour savoir ce qu’il en est. Au fur et à mesure, portraits et paysages se précisent : sous ses apparences le palace transparaît vite dérangeant et l’on tique sur ses photographies d’époque. Le personnage de Mr Devray, un mécène charismatique et philanthrope de prime abord, perd de sa splendeur par paliers : plus on se renseigne sur lui, plus on saisit le côté glauque du patrimoine à son nom. Amoureux des belles choses soi-disant, il se révèle être un individu persuadé de faire le bien mais animé par des penchants pervers, les chefs-d’œuvre à ses yeux pouvant être à la gouache et l’huile tout comme faits de chair et d’os. Au même rang d’après lui : son hôtel, ses tableaux et sculptures, mais aussi ses enfants. In fine l’on apprend que les galas sont un prétexte. En arrière-plan, c’est un trafic.